Les nouveaux territoires du Chopin Project

7 mai 2015

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The
Chopin project
: mais quel est donc cet OVNI ? Le compositeur et multi-instrumentiste islandais Ólafur Arnalds et la pianiste japonaise Alice Sara Ott proposent des versions totalement revisitées des œuvres de Chopin. Est ce vraiment du Chopin ? Dans quel mesure ce projet s’inspire t-il des oeuvres de Chopin ? Voila quelques unes des questions bien légitimes que l’auditeur serait en droit de se poser. Mon propos cette semaine au sujet de ce Chopin Project n’apportera pas de réponses, je laisse les éventuelles querelles de chapelles à d’autres qui auront sans doute des arguments documentés. L’écoute de Chopin Project m’est apparu intéressante et séduisante à bien des égards et je viens ici vous livrer mes impressions. La prouesse de ce duo est bel et bien d’avoir su installer une ambiance relaxante et mélancolique.

Le dépouillement de l’interprétation et le jeu très subtile avec les silences plongent l’auditeur dans un univers singulier et souvent très cinématographique. Cette écoute permet un “lâcher prise” assez remarquable, la faculté d’immersion dans un univers relaxant est immédiate. Ces partis pris témoignent à la fois d’une grande liberté et d’une volonté de toucher un public large, pas forcément érudit dans le domaine de la musique classique.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=nKfb71M-WwQ&w=560&h=315]

Au delà de la seule musique, il convient ici aussi d’évoquer l’exploration d’une matière sonore particulièrement riche et dense, Le traitement du son acoustique des instruments est tout simplement stupéfiant , pour ceux qui ne disposent pas d’une paire d’enceintes performantes au niveau de la restitution des timbres, je ne pourrai que suggérer une écoute au casque. Cet éloge à la lenteur nous embarquent dans des paysages polaires ou très au dessus des nuages, l’ensemble représente en réalité un magnifique voyage musical et sensible. J’ai beaucoup aimé par exemple ce morceau de piano (Nocturne in G minor) interprété avec en fond cette pluie légère et ces bruits de conversation qui donne à l’ensemble un caractère mélancolique séduisant. Ma seule réserve concerne une utilisation parfois un peu excessive (notamment pour la première plage) du systeme de “re recording” qui permet nottament de superposer des parties de violons.

La variété et la diversité des plages confirment que les auteurs ont définitivement évités les écueils d’un propos facile qui aurait pu tenter de singer Chopin, ici ce “project” a préféré faire un pas de coté pour disposer de toute sa liberté, la musique de Chopin est présente comme on inviterait un vieil ami à sa table. L’interprétation de ses propos se superpose à des univers fantasmagoriques, comme un long rêve tranquille, une sorte d’éloge de la lenteur où il ne restera au final que le condensé extrême de la beauté des paysages tranquilles et nostalgiques.

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