Cette semaine, je vous propose mes expériences d’écoute et mon comparatif de trois casques dynamiques fermés, tous d’origine japonaise. Ces trois modèles sont tarifés entre 600 et 700 euros : l’élégant Fostex TH 610 (avec ses coques en bois massif), le poids plume Audio- Technica ATH 2000 Z (avec ses 290 g) et le solide et raffiné Final Sonorous VI . Des écoutes réalisées avec les amplis Fostex HPA8 , Fostex HPA4 et Oppo HA 1.
Si les casques ouverts offrent une qualité d’écoute supérieure et un niveau de spatialisation inégalé, les casques fermés représentent cependant une alternative intéressante, car ils proposent une réelle isolation acoustique avec le monde extérieur et ils permettent à votre entourage une plus grande tranquillité. L’utilisation prolongée de ce type de casque peut cependant parfois conduire à un syndrome d’enfermement ou de claustrophobie auditive, la durée d’utilisation va véritablement mettre à l’épreuve ce type de casques.
Cette semaine donc, je vous propose mes comptes rendus d’écoute de trois modèles comparable compte tenu de leur technologie similaire (transducteur dynamique ouvert) à un tarif égal à quelques dizaines d’euros prêts. Il s’agira également de confirmer ou de lever mes interrogations suite à une première prise en main (voir mon dernier article sur le sujet). Le confort du Fostex résistera-t-il à l’épreuve d’une durée d’utilisation prolongée ? Le poids du Sonorous VI sera-t-il un véritable handicap à l’usage ? La légèreté de l’Audio Technica va t-elle traduire des faiblesses sonores ?
La signature sonore de ces trois casques est assez différente, deux en tout cas deux modèles se distinguent de façon assez radicale. Je vais donc commencer mon propos par évoquer mon évidente déception avec cet Audio-Technica ATH 2000 Z. Aux premières écoutes, on distingue très rapidement des médiums très colorés et franchement bien peu réalistes qui dénaturent sévèrement le message musical avec une tendance à aplatir les niveaux de dynamique. Les basses fréquences sont de bonnes tenues, mais manquent réellement de profondeur. Si le niveau de détail reste appréciable, la perception auditive globale reste tout de même un peu lointaine. En comparaison avec nos deux camarades de jeu, la qualité et la précision des timbres fait preuve ici d’une certaine faiblesse. La signature sonore ici est franchement trop flatteuse et les prestations de ce casque font plutôt références a des modèles moyens de gamme aux tarifs très inférieurs. Mes écoutes avec différents amplis casques hélas n’y changeront rien. On appréciera tout de même la grande légèreté de ce casque même si le maintien manque de fermeté. Enfin, on pourra tout de même se consoler avec la réelle capacité “tout terrain” de ce casque qui permettant d’être aussi associé à un smartphone.
De ces trois expériences d’écoute, les prestations du casque Final Sonorous VI se détachent véritablement. Les scènes sonores se déploient avec une très grande facilité et les écoutes deviennent très vite ludiques. Le niveau de sensibilité et la faible impédance de ce casque sont immédiatement perceptibles avec un volume de facto plus élevé et il m’a fallu baisser le volume de quelques dB pour faire une comparaison à volume égal avec des deux compagnons. Le niveau de détail est assez impressionnant, les basses sont charpentées, chaleureuses sans être invasives, une profondeur des graves qui se marient d’autant bien avec un niveau de nuances notamment au niveau des timbres qui est vraiment excellent. Sur les voix, la présence est inoubliable et assez émotionnelle. Au final, j’ai eu à de nombreuses reprises eu l’impression d’avoir entre les oreilles un casque ouvert. Le poids du casque ne représente pas véritablement un handicap, car le maintien est ferme et très confortable. Cerise sur la gâteau, compte tenu des très bonnes performances de sensibilité (112dB) et d’une impédance particulièrement faible (8 ohms), ce casque pourra aussi s’utiliser sur un amplificateur nomade, ce qui lui confère une certaine polyvalence.
Le casque Fostex à défaut de se classer dans l’excellence fait ici un peu figure de gendre idéal avec belle gueule, sa fabrication sérieuse et rigoureuse qui offre un propos acoustique équilibré et particulièrement naturel auquel on ne peut faire aucun reproche. L’équilibre tonal est parfait et le propos est juste. Ici on est dans la mesure et dans la précision, les graves sont bien à leur place et le niveau de détail et l’expression des timbres sont d’un très bon niveau. Ce bon élève fait figure de référence et il faut dire que son association avec le Fostex HPA8 est des plus remarquable. Le modèle HPA4, plus modeste n’en reste pas moins intéressant, on appréciera son format mini (à peine plus grand d’un coffret CD) se cache quelques fonctions qui vous permettront de procéder à un réglage de sortie du gain. Le seul petit bémol pour ces deux appareils concerne l’installation et la reconnaissance du DAC qui n’est pas native avec un ordinateur Mac comme c’est le cas pour un très grand nombre convertisseurs du marché. Il faut donc passer par une laborieuse étape de téléchargement d’un driver à recopier sur une carte SD ou micro SD à insérer dans l’appareil pour l’installation.
Vous l’avez compris ce match à trois s’est vite transformé en duel, même si le casque Audio Technica se révèle être un casque léger et confortable, sa signature sonore exagérément timbrée le déclasse sévèrement face à ses deux concurrents. Ma préférence se porte sur le Final Sonorous VI pour ces excellentes prestations, mais des considérations esthétiques et un poids allégé pourrait facilement vous faire pencher du côté du Fostex qui se révèle aussi être un choix sérieux et très appréciable.
Prochainement dans cette série « casques & compagnie » :
4 amplis casques atypiques.