Voilà de nombreux mois qu’une enceinte Davis ne s’était installée dans mon salon. J’avais déjà procédé à des écoutes de cette enceinte bibliothèque « Olympia One » qui a fait parti de mon « Top 10 » des enceintes bibliothèque bénéficiant d’un rapport qualité particulièrement intéressant (voir mon article de 2013 sur le sujet) . Cette semaine je suis donc parti à la découverte d’une nouvelle version « Master » de cette Olympia One, sortie il y a tout juste un an. Au déballage, je note au premier coup d’œil que ce nouveau modèle a perdu ses rondeurs arrière par rapport à la version précédente. Ce modèle se veut donc plus classique et plus sobre, mais ce qui frappe au toucher c’est la qualité et la noblesse de l’ébénisterie avec un assemblage exemplaire comme une subtile alchimie entre élégance et simplicité, il se dégage aussi une impression visuelle que l’objet a été taillé dans un seul bloc.
Sur le plan technique, les changements sont nombreux : à commencer par le haut parleur maison, il convient de rappeler au passage que Davis concevant ses propres haut-parleurs avec plus de trois cents modèles à son catalogue. Il s’agit ici de la cinquième et toute dernière version de son fameux haut parleur de grave médium de 13 cm avec une membrane en Kevlar (reconnaissable par sa belle couleur jaune). Le filtrage a été entièrement repensé avec notamment un câblage en l’air notons au passage l’utilisation d’un câblage en cuivre avec une gaine en Téflon PTFE du fabricant parisien HIFI Câbles et Cie. A l’arrière, on appréciera le double bornier permettant un bi-câblage. Il convient enfin de rappeler que si Davis (comme de très nombreuses marques) a choisi d’externaliser la fabrication de ses ébénisteries,l‘assemblage de ce modèle est entièrement réalisé à la main dans son unité de production à Troyes.
Afin de pouvoir apprécier la signature acoustique de cette petite enceinte, j’ai volontairement fait le choix de l’associer à des électroniques avec une signature sonore pour le moins neutre : l’excellent couple ampli / CD d’Atoll de la gamme 100, afin de pouvoir bénéficier aussi d’une appréciable réserve de puissance. Mais compte tenu du très bon niveau de rendement des enceintes (90 dB) le mariage avec des électroniques moins puissantes ne posera aucune difficulté. Ces enceintes ont été conçues pour une écoute de proximité et elles conviendront parfaitement dans une petite pièce et pour l’occasion elles sont donc passées de mon salon à une pièce bureau de taille plus modeste.
Pour mes écoutes j’ai fait le choix d’une playlist adaptée à une écoute de proximité dans une petite pièce avec quatre pièces acoustiques. Le dernier album de Kenny Barron est un trio jazz de grande classe et les master nous plongent immédiatement au coeur du swing de la section rythmique, on y est ! le toucher de piano et de la contrebasse offre déjà une signature acoustique chaleureuse avec un beau grain. Ce terrain de jeu acoustique piano basse batterie plait visiblement a notre élue qui lui va comme un gant ! Le duo entre le pianiste Thomas Enhco et la vibraphoniste Vassilena Serafinova propose une palette de sonorités sont l’expression est ici particulièrement éloquente. Les timbres de piano et de marimba sont précis et la superposition des instruments ne souffre d’aucune faiblesse. Je note aussi au passage l’excellente tenue des graves qui sont assez saisissants pour une enceinte de cette taille. Damien Guillon et le banquet céleste offre un très bon niveau de détail des timbres, la proximité avec les artistes est palpable et l’interprétation volontaire. Sur le premier mouvement de ce Nisi Dominus de Vivaldi, la voix du haute contre se pose avec un naturel dans une forme de simplicité saisissante, une écoute très vivante. Mes écoutes se sont enfin conclues avec le grand guitariste Wes Montgomery dont j’apprécie particulièrement le son de guitare accompagné ici du trio de Winton Kelly. J’y retrouve ici immanquablement le beau grain de sa guitare jazz, ce bel enregistrement analogique japonais est ici bien délicieux.
Derrière son aspect un peu sage et un classicisme un brin bourgeois, cette « master » cache en réalité une pétillante proposition acoustique, avec un caractère volontaire, ludique à souhait doté d’une riche texture acoustique. Cette « petite » enceinte est un bel exemple des progrès acoustiques réalisés ces dernières années, elle fait la brillante démonstration que la petite taille d’une enceinte peut être inversement proportionnelle à sa qualités acoustiques. Vous trouverez bien évidemment sur le marché de très nombreuses enceintes de cette taille à un tarif très inférieur, mais pour ce prix relativement contenu (à partir de 1500€ la paire) ces “master” rivalisent vraiment avec des modèles beaucoup plus onéreux. Davis a réalisé ici un joli coup de maitre avec une enceinte qui vous permettra de franchir avec simplicité et évidence la frontière si subtile entre la performance et l’émotion.
# # #
Caractéristiques techniques :
- Bass reflex : 1 évent arrière
- Puissance nominale : 80 W
- Puissance maximale : 120 W
- Nombre de voies : 2
- Nombre de haut-parleurs : 2
- Rendement : 90 dB
- Bande passante : 47-21000 Hz
- Tweeter : dôme 28 mm
- Woofer/medium : cône kevlar 13 cm
- Impédance : 4 ohms (mini)
- Fréquence de coupure : 4000 Hz
- Dimensions (cm) : 18 x 26 x 35 (H)
- Poids (kg) : 8.5
- 1500 euros la paire
- Finition merisier ou ébène (+300 €)