Platines de légendes

1 avril 2016

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vintageJe vous propose cette semaine un petit éclairage sur trois platines vinyles de légende, des appareils intemporels qui chacun à leur manière proposent quelques arguments convaincants pour se laisser tenter. Un achat d’occasion nécessite cependant quelques précautions et d’utiles conseils avant de se lancer.

Replonger ou découvrir l’univers des disques vinyles est une activité qui peut être franchement délicieuse. Ne nous le cachons pas, le « retour du vinyle » est aussi porté par des raisons esthétiques et par une tendance qui manifeste de l’intérêt pour l’objet « disque ». Pour tous ceux qui souhaitent assumer pleinement cette tendance (et il n’y a rien de mal à cela) et qui ne sont pas très motivés pour se retrouver face à un objet laqué flambant neuf, mais sans âme, la question d’un modèle vintage se pose sérieusement et pas seulement pour des raisons évidentes d’esthétique.

Voici donc trois platines légendaires qui tranchent singulièrement avec un grand nombre de produits neufs dont les performances et la banalité esthétique n’ont rien à envier à ces stars qui ont l’avantage d’avoir fait leurs preuves au fil des années. 363032-bang__olufsen_beogram_rx_high_end_audiophile_turntable__record_playerB&O – série “Beogram

Bien connue pour ses produits aux lignes élégantes et épurées, la marque danoise a toujours eu un incroyable talent pour proposer des objets uniques. Les produits créés par le célèbre design danois Jacob Jensen sont entrés dans le patrimoine du design mondial, certaines platines Beogram sont par exemple exposées au MoMa de New-York (Museum of Modern Art). C’est à partir de 1966 que la marque danoise B&O (Bang and Olufsen) propose son premier appareil, la Beogram 1000. L’aventure Beogram sera particulièrement longue et s’achèvera en 1993 avec la Beogram 9500. Ayant récemment acquis une Beogram 1300 et une 3300 (à bras tangentiel), je ne peux que témoigner de la simplicité d’utilisation, la plupart d’entres elles sont en effet des platines automatiques.

Tarif de l’occasion : la série 1000 à partir de 100€ et la série 3000 à partir de 200 € 

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Cette platine légendaire a été présentée par Thorens en 1958 et a été produite jusque dans le milieu des années 70. Sa compacité est sa première particularité, mais sa taille et son grand âge cachent aussi de vraies avancées technologiques pour l’époque comme ses quatre vitesses, un stroboscope rétro éclairé ou encore un double plateau avec un embrayage débrayable. Considéré parfois comme la Rolls des platines vinyles, ce modèle s’est vendu à plus de 50.000 exemplaires et a fait l’objet de multiples adaptations, améliorations ou customisations. Son excellente mécanique est généralement conservée et insérée dans des socles les plus divers, elle est aussi montée avec toutes sortes de bras. Parmi de très nombreuses réalisations, celles opérées par Swissonor/ Schopper sont parmi les plus remarquables. A noter aussi chez le fabricant suisse, les fameuses platines suspendues TD 160 et TD 166.

Tarif de l’occasion : à partir de 500€ (pour un modèle d’origine non rénové) et jusqu’à plusieurs milliers d’euros pour les machines rénovées (le modèle TD 124 version Swissonor / Schopper est tarifé 7500 €)

 

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Revox B790 / B795

Comme je l’ai rappelé dans le texte éditorial de ce blog, depuis tout jeune j’ai été fasciné par cette machine. On peut ne pas aimer ce look de machine à coudre, mais j’ai passé de longues heures de ma jeunesse à observer le fonctionnement ultra précis de cette belle machine. L’appareil dispose en effet sur la droite d’un imposant bras pivotant et qui donne à lui seul quelques gages de robustesse. Le bras tangentiel ne repose en effet sur aucun pivot, mais se déplace latéralement sur un rail qui se trouve à l’intérieur du bras. Lancée en 1977, sa fiabilité légendaire lui offriront une longue carrière et la réputation d’une machine performante et solide, cette machine reste encore très recherchée aujourd’hui.

Tarif de l’occasion : à partir de 350€

boutique


Quelques conseils pour choisir une platine d’occasion :

Préférerez un entrainement par courroie

Il existe trois types de transmission du plateau : l’entrainement direct rend le plateau solidaire du moteur, mais il lui transmet toutes ses vibrations ! L’entrainement par galet qui est fixé sur un moteur qui entraine directement le plateau, une solution intéressante à condition d’avoir donc un moteur silencieux exempt de vibrations et disposant d’un mécanisme très précis (comme pour la Garrard 401). Le meilleur entrainement (et le plus courant) reste celui par courroie, le plateau étant totalement désolidarisé du moteur et donc parfaitement isolé des vibrations de ce dernier.

Vérifier le type et l’état de la cellule

Comme beaucoup de platines d’occasion sont livrées sans cellule (ou avec des cellules très endommagées), il convient donc de vérifier le type de monture (mode de fixation de la cellule sur le bras de lecture) afin d’y installer la cellule la plus adaptée. La cellule est un maillon primordial, c’est elle qui va transformer les gravures physiques du disque en signaux électriques vers le préamplificateur, il existe deux types de cellules :

  • Les cellules MM à aimants mobiles (Mooving Magnet) sont les plus répandues, leur niveau de sortie (supérieur à 2mV) sont compatibles avec la plupart des préamplificateurs phono.
  • Les cellules MC à bobine mobile (Mooving Coil) disposent d’une technologie plus performante que les cellules MM et nécessitent un préampli phono particulier, car leur niveau de sortie est très faible.
Ille et Vilaine Illustration Platine, disque, vinyl, diamant.

Choisir un préamplificateur phono

Le signal envoyé par votre cellule est très faible et nécessite absolument d’un préamplificateur phono. Je recommande de choisir un préamplificateur compatible MM et MC dont les prix débutent à partir d’une centaine d’euro. Rega ou Moon proposent notamment de bons appareils avec d’excellent rapports qualité-prix avec des tarifs inférieurs à 500 €. Le changement de la cellule et le choix d’un bon préamplificateur phono seront les deux éléments qui vous permettront réellement d’améliorer considérablement les résultats sonores de votre platine.

Adapter vos connectiques

De nombreuses platines des années 60/70 possèdent des sorties audio aux formats DIN (prise ronde brochée), il faudra donc s’équiper d’adaptateur pour bénéficier d’une sortie RCA pour brancher votre platine sur votre préampli phono. A noter que votre connectique devra aussi disposer de l’indispensable fil de masse pour éviter les classiques problèmes de ronflette.

4dd9e6_0e091f09554747339e67d1161e61d063.jpg_srz_1264_1315_85_22_0.50_1.20_0.00_jpg_srz Embellissez votre machine

Il existe quelques solutions pas trop onéreuses pour protéger le plateau de votre platine préférée et lui donner un look imparable. Gareyte propose par exemple de très élégants tapis de plateaux, mafeutrine.fr propose la réalisation de feutrines totalement personnalisables. Enfin si l’utilisation d’un palet presseur apportera une touche esthétique sympathique, il sera une vraie valeur ajoutée pour le rendu sonore de votre machine à condition que son poids ne soit pas démesuré par rapport au plateau au risque d’être une « fatigue » inutile pour le moteur de votre platine.

L’investissement dans une bonne platine vintage peut être un choix raisonné et des plus intéressant à condition de prévoir un budget additionnel pour une éventuelle cellule et un préampli phono. Ainsi ces modèles légendaires (parmi d’autres) pourront retrouver une nouvelle jeunesse tout en vous offrant un supplément d’âme des plus appréciables.

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